Thomas est tout seul, un projet original de création littéraire.



Thomas est tout seul
est un projet original de création littéraire où il vous est proposé de suivre en ligne et en direct la progression d'une (auto?) fiction.
L'un des objectifs de ce projet est de tester la possibilité d'un roman "participatif" intégrant l'avis ou le point de vue du lecteur dans le travail du rédacteur.
Vous êtes donc invités à prendre contact avec l'auteur-rédacteur afin de lui soumettre vos avis, souhaits, doutes ou suggestions. Ceci dans le seul but de faire exister Thomas et de déplacer la frontière entre la fiction et le réel.
Les différents textes à venir seront publiés dans leur ordre chronologique ("Jour 1", "Jour 2"...), prenez garde à ne pas lire les publications dans le désordre si elles se trouvent dans les archives, reportez-vous à la rubrique "libellés" qui fera office de sommaire.


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Bonne lecture !

Céline Raux.

mercredi 1 octobre 2008

- THOMAS JOUR 12 -

Contractions.
Je regardais tomber la pluie et le fond de l'air était frais.
A en croire les propos de Marcel Ruffo entendus dans Santé Magazine, je devenais apathique. C'est à dire que j'étais en carence de l'espoir et que je souffrais d'une paralysie de la solution. En réalité, je ne souffrais pas vraiment puisque l'apathie est précisément l'état de celui qui ne ressent rien, ne souffre pas.
Or, comme je souffrai quand même bien un petit peu de temps en temps, je devais en conclure que je n'étais pas encore apathique ou du moins que je n'étais pas encore un apathique irréversible.
Je me tenais entre les murs, lointain observateur d'un monde que je ne comprenais pas. Peut être que vouloir donner du sens à ce qui n'en a pas confère la plus cruelle des illusions. J'avais la même vie que tout un tas de gens ordinaires évoluant dans un quotidien tout aussi ordinaire. Mais j'avais une manière bien différente de vivre cette vie là. Là où certains parvenaient à accéder au bonheur, à des joies ou aux plaisirs du corps, moi je ne faisais que rater l'évènement pour aussitôt me replonger dans une non-histoire, laquelle non-histoire, était la non-aventure de mon existence (ou plutôt "inistence" puisque je ne sortais jamais de moi-même).
Reclus, en proie à l'ennui, doté de faibles capacités de résilience, je réalisai pourtant l'évidence : je n'avais jamais rien fait que passer le temps.
Je devais aussi apprendre à mes dépends qu'on ne s'approche pas impunément des autres. Car ce n'est pas à travers eux que l'on apprend à savoir qui l'on est. A force de penser l'altérité, j'avais malencontreusement déconstruit ma subjectivité. Et devant tout ce chantier, la question restait posée : que faire ? A force de d'avoir désespérément cherché à obtenir la dénucléation de l’essence la plus intime de ma subjectivité, je ne faisais que précipiter davantage l'explosion de ma structure intérieure. Au contact d'autrui, m'était apparu ma fragilité, ma fissure. Cette fissure par laquelle s'engouffrait un vide grossissant, un trou noir.
La progression subtile de ce phénomène étant que je devais bientôt exploser de tout mon être et que d'une manière ou d'une autre, les choses, pour moi, aller changer.